Un illustre homme d'affaires (le fringant Bernard Tapie) est accusé de corruption et de subornation de témoins par un procureur pugnace et tout aussi charismatique que lui (l'incorruptible Éric de Montgolfier). Deux hommes à l'opposé qui se répondent par voie de presse. Même si tous les ingrédients d'un bon polar sont ici réunis, il s'agit pourtant d'une histoire vraie au retentissement médiatique sans précédent. Le scandale prend sa source le 20 mai 1993 lors du match de foot de première division opposant l'équipe de Valenciennes, alors en bas de classement, au leader marseillais qui remportera une semaine plus tard la première Coupe d'Europe du football français. Ce soir-là, le défenseur nordiste Jacques Glassmann avertit l'arbitre que certains de ses coéquipiers ont été corrompus. Bien plus qu'un match truqué, l'affaire VA/OM est surtout "celle de la justice contre l'argent roi", prévient la présentatrice Frédérique Lantieri. Pour la première fois, l'émission judiciaire change de théâtre : point de cour d'assises ici, mais un tribunal correctionnel. Pas de cadavre non plus. "Là, le cadavre, c'est une boîte avec de l'argent enterrée dans un jardin", commente le journaliste Jérôme Dupuis. Frédérique Lantieri rouvre le dossier et appelle à la barre plusieurs témoins: le procureur Éric de Montgolfier, le juge d'instruction Bernard Beffy, les avocats des joueurs des deux clubs, l'arbitre, des journalistes ayant couvert l'affaire... On regrette cependant l'absence des principaux protagonistes marseillais, Bernard Tapie et Jean-Pierre Bernès (le numéro 2 du club à l'époque) n'apparaissant qu'au travers d'images d'archives. Un poil frustrant tant cette enquête est fascinante!